
Cortado Café - Welcome to Spain
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9:11 De retour chez @cortado.paris, ce matin. Le lieu m’accueille dans une ambiance feutrée, presque silencieuse, alors que le quartier commence doucement à s’agiter. Ici, tout est calme, comme si le café dessinait une barrière invisible qui repousse l’agitation extérieure, laissant chaque client entrer dans une bulle paisible où la seule musique est celle des grains fraîchement moulus et du murmure de l’espresso qui s’écoule.
Je commande un espresso, simplement. Le E.GU.PRIM du Guatemala est au moulin aujourd’hui, un café qui porte dans ses arômes la chaleur des terres lointaines et le soin de ceux qui l’ont torréfié en Espagne, chez @nomadcoffee. On me parle de notes de lait, de chocolat, de noisettes et de miel. Je savoure chaque gorgée, tentant de discerner chaque nuance, mais, à mon niveau, je ne capte qu’un doux équilibre, une tendresse qui caresse le palais sans violence. Peut-être qu’un expert percevrait bien ces saveurs en cascade, mais moi, je ressens avant tout l’authenticité d’un café qui sait raconter son histoire.
Le décor chez Cortado est un autre voyage. Les murs sont simples, habillés de couleurs douces, sans excès. Il y a quelque chose de minimaliste ici, une humilité dans le choix des matériaux, qui fait que rien ne crie, rien ne s’impose. On est là pour le café, pour l’instant, pour la pause que l’on s’accorde. Les tables en bois clair ajoutent une touche chaleureuse et invitent à s’asseoir, à prendre son temps, même si le monde autour semble s’accélérer. Chaque table semble avoir été placée comme une invitation discrète, un appel à la contemplation.
À mesure que je savoure mon espresso, je regarde autour de moi. D’autres clients arrivent, en solo pour la plupart, souvent des habitués qui échangent un sourire avec le barista avant de s’installer dans leur coin favori. Certains ouvrent un livre, d’autres travaillent sur leurs ordinateurs, et d’autres encore fixent simplement leur tasse, absorbés par le moment. Ici, il n’y a pas de pression, personne n’est pressé de finir son café. On sent que cet endroit attire ceux qui cherchent un refuge temporaire, un espace de calme dans la ville qui pulse au rythme de l’urgence.
10:00. Mon espresso terminé, je commande un second café, cette fois-ci un flat white. Le barista me sert dans une tasse de céramique brute, aux teintes terreuses qui rappellent les origines du café, ses racines profondes dans le sol. Le lait est soyeux, parfaitement intégré au café, créant une mousse légère comme une nuage. À chaque gorgée, le mélange de lait et de café se déroule en douceur, offrant des notes plus rondes, plus enveloppantes, qui contrastent avec l’espresso vif que j’ai dégusté précédemment. Ce flat white est comme un câlin, une invitation à rester encore un peu, à s’ancrer dans l’instant.
Je me perds dans mes pensées, bercé par l’ambiance de Cortado. Je pense aux terres guatémaltèques, aux mains qui ont cueilli chaque grain de café, à celles qui les ont triés, torréfiés, expédiés jusqu’ici, à Paris. Chaque tasse est un voyage en soi, une histoire dont on ne perçoit que la surface, mais qui a traversé des continents pour se retrouver entre mes mains. Ces pensées me rappellent l’incroyable chaîne humaine derrière chaque café, et je m’émerveille du luxe simple d’être ici, à cet instant, témoin de cette histoire silencieuse.
À côté de moi, un homme prend des notes dans un carnet relié de cuir, le regard concentré, comme s’il écrivait son propre roman. Une jeune femme, un peu plus loin, consulte un guide de voyage, l’air rêveur. Peut-être imagine-t-elle déjà son prochain départ, un coin de terre où le café a encore le goût de l’aventure. Chez Cortado, on dirait que chacun est absorbé par son propre univers, mais il y a comme une communion tacite, un partage invisible entre ces âmes en quête de calme.
11:00. Le temps s’étire, mais je reste encore. L’atmosphère ici est douce, enveloppante, comme un cocon où l’on peut se poser, se redécouvrir, avant de retourner au tumulte de la ville. Je me surprends à vouloir commander un dernier café, juste pour prolonger un peu plus cet instant. Alors, pour clore ce moment de douceur, je demande un cappuccino. Le barista me sourit, sans un mot, comme s’il comprenait ce désir de ne pas rompre la magie trop vite.
Le cappuccino arrive, la mousse épaisse formant un cœur parfait. Chaque gorgée est comme une berceuse, les saveurs se fondent l’une dans l’autre, une danse délicate de café et de lait. Je m’attarde sur chaque détail, le parfum qui s’élève, la chaleur de la tasse entre mes mains, la sensation de confort qui m’enveloppe.
11:30. Il est temps de partir. Je finis mon cappuccino, me lève, un peu à contrecœur, mais emportant avec moi la douceur de cette matinée passée chez Cortado. Ce n’était pas un simple café, mais un moment suspendu, un instant où le temps semblait s’être arrêté pour me permettre de respirer, de savourer, de vivre pleinement l’instant présent.
En sortant, je jette un dernier regard au lieu, aux visages absorbés, aux tasses alignées sur le comptoir. Je me sens léger, comme si ce café m’avait offert bien plus que ses arômes et ses textures. Il m’a rappelé la beauté des choses simples, la poésie d’un moment partagé avec soi-même dans un espace où le monde s’efface, juste un instant.
📍 Cortado. 31 Rue Charlot. 75003 Paris
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